Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’oasis. Comme ses premiers enfants, à cause de leur belle structure, avaient été parmi les émigrants accueillis aux Terres-Rouges, à peine si une mélancolie fugitive le saisissait en songeant au dépérissement des Hautes-Sources.

Au rebours, ce dépérissement tourmentait Targ : maintes fois, son planeur le conduisit à l’oasis natale. Il cherchait l’eau avec acharnement, il s’éloignait des routes protectrices, il visitait des étendues terribles où les ferromagnétaux vivent la vie des jeunes règnes. Avec quelques hommes de l’oasis, il avait sondé cent gouffres. Quoique les recherches demeurassent vaines, Targ ne se décourageait point : il enseignait qu’il faut mériter les découvertes par des efforts opiniâtres et de longues patiences.

IX

L’eau fugitive

Un jour qu’il revenait des solitudes, Targ, du haut de son planeur, aperçut une foule près du grand réservoir. À l’aide de son télescope, il discerna les chefs des Eaux et les membres du Grand Conseil ; quelques mineurs surgissaient des puits de captage. Un groupe d’oiseaux vint à la rencontre du planeur ; par eux, Targ sut que la source inspirait des inquiétudes. Il atterrit, vite