Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/141

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Sa vue recréait, nuit et jour, le visage pâle et chaud, les flammes humides des yeux, la langueur où retombait cette tresse tissée de soleil, qui avait commencé l’attaque. Il murmurait à chaque minute du jour :

— Rose… Rose !… petite Rose…

Il chavirait d’amour, d’humilité, de haines subites et de tendresses déchirantes. Souvent, il chantait, sur un air ancien :

Rose défit sa chaussure
Et mit, d’un air ingénu,
Son petit pied dans l’eau pure,
Je ne vis pas son pied nu.

Il répétait avec exaltation :

Son petit pied dans l’eau pure !

Ou encore :

Je veux te raconter, à noble enchanteresse,
Les diverses beautés qui parent ta jeunesse.

Des larmes lui montaient aux yeux, avec