Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/148

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— Sans doute, répondit Georges, feignant la placidité.

Ses lèvres tremblaient ; le sang retombait au cœur en gros bouillons.

Il suivit Émile en grelottant, les jarrets fondus, avec une terreur qui croissait à chaque pas. Mme Bonnefoz le reçut dans la salle à manger, où elle examinait avec affliction une cafetière d’argent bossuée :

— C’est épouvantable… c’est épouvantable ! gémissait-elle… Je voudrais bossuer une telle cafetière, je n’y arriverais pus. Il y a longtemps qu’on n’en fait plus d’aussi massives… Comment s’y prennent-elles ? C’est un mystère…

Elle tourna vers Émile et Georges des yeux désolés.

— Il faut avoir des mains de fer ! soupira-t-elle.