Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/217

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minuscules se rapetissèrent encore et dardèrent un regard de taupe, lointain et saugrenu. Alors, la peau truffée de tannes innombrables, le poil de la lèvre et les traits mollassons laissèrent trop souvent transparaître leur disgrâce. Les propos de Gabrielle, plus familiers encore qu’à l’origine, montrèrent une âme naïve, cynique et sans nuances. Parfois ils devenaient brutaux, parfois obscènes. Le rire de gorge se chargeait de mucosités, si bien qu’il la supportait difficilement en dehors des minutes brusques où ils soudaient leurs structures.

L’impression de victoire s’effaçait. Il devint trop évident qu’un frôleur quelconque eût obtenu ce qu’il avait obtenu, surtout à la faveur d’un dîner. Et redevenu paria, il épiait d’un œil humilié les passantes douées de grâce, qui sillaient au long des voies d’a-