Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/249

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t-elle, car il n’avait averti Marie que d’une arrivée probable… Ah ! c’est étrange de se revoir ici

Il referma la porte, il retrouva ce baiser dont il rêvait la nuit et le jour. Puis, parce qu’il y avait songé constamment durant le long voyage et parce que la peur de la perdre se juxtaposait au désir de la posséder, il l’entraîna pour le sacrifice. Elle le désirait autant que lui, ivre d’être sa proie.

Mais quand ils vinrent près de l’autel, un humble lit de sapin, avec une couverture de laine rousse, elle eut un petit frisson de misère. Elle eût voulu un suprême répit, un jour encore où elle tiendrait l’avenir et surtout que ce ne fût pas dans cette chambre mélancolique et ce pauvre faubourg… Un site dansa devant elle, de grands platanes, une fontaine, une vieille auberge :