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Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/80

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C’est sûrement après une lutte terrible qu’il a cédé. Il a cédé à quelque chose de puissant, car sa volonté est forte : il est doux de se dire qu’on est ce quelque chose.

Le paysage prit une langueur charmante. Des vapeurs se déroulaient à la cime des coteaux, la jeune verdure chanta son hymne, il apparut de grands roseaux dans l’anse d’une île. Georges ne pouvait les voir sans qu’une vive tendresse n’entrât dans son cœur ; plus que les fleurs et plus que les arbres, ils évoquaient en lui le mystère de vivre et le mystère de se reproduire.

Pour Marie, les roseaux n’étaient que de grandes herbes, qui poussent dans les boues où l’on est saisi traîtreusement et où l’on s’enlise. Elle raconta l’histoire d’une amie qui avait péri, dans une crique de l’Oise,