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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

vieille ville comme Paris, grâce à son fleuve, ses canaux et ses jardins. »

Nous n’étions plus seuls : de partout accourraient des nuées de vortex et de planeurs : mon père, la mère de Jean et de Violaine, le frère et les parents d’Antoine nous escortaient et des amis connus ou inconnus. Grâce baissait la tête, intimidée, mais le Chef Implicite admirait dans ces multitudes volantes la puissance humaine.

Derrière nos murailles transparentes, nous étions aussi visibles qu’en plein air et des reporters aériens photographiaient nos hôtes avec une ardeur indiscrète…

« Je veux bien qu’ils soient émerveillés ! fit Jean, mais ils m’agacent.

— Le revers de la médaille ! » ajouta Antoine.

La multitude augmentait à mesure et troublait la joie du retour que nous eussions voulu douce et recueillie.

« Ils pourraient bien nous laisser en famille ! » s’exclama Violaine.

Cependant nos familles formaient une manière de barrage…

À l’aide des conques magnétiques, nous échangions des paroles hâtives et tendres, et comme plusieurs parlaient à la fois, la conversation ne laissait pas d’être confuse.

Enfin la multitude devenant intolérable, nous donnâmes rendez-vous aux proches et aux intimes dans mon antique maison de l’Yvette, et survolâmes les spectateurs.