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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/128

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

Notre mariage fut un événement mondial, les explorateurs de Mars étaient célèbres sur toute la Terre et il arriva des voyageurs de toutes les parties du monde. Des myriades de machines emplissaient le ciel. Autour de notre maison, leur nombre était tel, disposé sur plusieurs couches, qu’on ne voyait plus le ciel que par d’étroites trouées. Le soir, les phares répandaient une lueur aveuglante.

Je me trouvai seul avec Grâce vers l’heure où j’allais retrouver Violaine… Elle était rayonnante… Elle se pressa contre moi, elle m’étreignit longuement et au bonheur qui m’envahit s’ajoutait une étrange énergie.

« Vous l’en aimerez davantage, dit la Martienne, et moi j’aurai… » Je sus seulement le lendemain ce qu’elle avait résolu d’avoir et je rejoignis Violaine, ivre à la fois d’amour martien et d’amour terrestre.

Le lendemain, je me levai de meilleure heure que ma femme et je retrouvai Grâce sur mon passage… Ses yeux féeriques étaient pleins de tendresse.

Elle me dit :

« Vous êtes heureux !… J’aime votre bonheur… Avez-vous un peu pensé à moi ?

— Je pense toujours à vous, Grâce… »

Elle parut hésiter un moment, tandis que je la regardais avec adoration, puis :

« Aimeriez-vous un enfant de moi, un enfant qui aurait retenu une part de votre rayonnement… ? »

Et comme je ne répondais pas, surpris :