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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/135

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

— Je respire ! dit Violaine en riant. L’Humanité ne vivra peut-être pas davantage.

— Tels que nous sommes, sûrement non… D’ici un million d’années, nous pouvons avoir subi une transformation considérable…

— Progrès ou décadence ?

— Je ne sais… Pour mon compte, j’opine pour une décroissance d’activité mentale, comme chez les Martiens, mais certes pas de la même forme.

— Et moi, je crois à une activité supérieure pendant quelques millions d’années encore ! s’écria Jean.

— Vous êtes bien gourmand ! »

La nuit tombait. Grâce et le Chef Implicite nous rejoignirent. Le halo de la jeune Martienne me faisait rêver à d’antiques fables de nuées lumineuses guidant des hommes ou des peuplades dans le Désert.

Par les serviteurs, puis par les voisins, la nouvelle se répandit autour de notre habitation d’abord, puis, de proche en proche, se répandit au loin dans la Planète par les phonateurs et les disséminateurs.

Les visiteurs affluèrent, les publicistes du terroir, puis des provinces, enfin de toutes les contrées, envahissant le pays comme des sauterelles…

Nous n’eûmes une paix relative qu’en fixant deux heures par jour où, à quelque distance, Grâce serait visible. Des nuées de véhicules aériens ne cessaient de survoler notre demeure… En vain réclamions-nous la paix : nous ne pouvions persuader des