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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

fardeau est allégé de trois cinquièmes environ.

— C’est comme si, sur la Terre, je ne pesais que vingt-cinq kilos ?

— Exact ! »

De-ci, de-là, un Zoomorphe se déplaçait sans qu’on pût rien discerner du mécanisme de sa marche. Les lanières remuaient d’étrange façon, mais ne donnaient pas l’impression de servir directement à la progression.

« Remarque, Violaine, que la plupart, surtout sur le terroir où ils pullulent, n’ont pas un décimètre de long et que les plus grands n’atteignent pas un mètre. Leurs effluves ne peuvent nous atteindre dans le Stellarium. Il faudrait qu’ils agissent d’ensemble. D’ailleurs, en deçà d’une certaine distance, ils ne projettent de la radiation que si on les touche. S’ils ont une perception de notre présence, elle doit être très confuse.

— Tandis que les géants semblent s’en apercevoir ! dit la jeune fille en riant. Je n’ai pas oublié vos récits, ni vos rapports, messieurs ! Et je n’ignorerais donc point, même si je n’étais des vôtres, que les Zoomorphes sont absolument solides et que, par suite, leur circulation comme leur nutrition doivent être assurées soit par des gaz, soit par des particules microscopiques. Nous savons aussi que la plupart des Zoomorphes vivent aux dépens du sol, où ils puisent de la matière comme de l’énergie, que d’autres, en outre, sont en quelque sorte carnivores, mais ne tuent ni même ne blessent leurs proies : ils se contentent de prélever, par osmose, je