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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

dant notre premier séjour, que de fois nous avions parcouru Mars en tout sens ! À peine trois mille kilomètres nous séparaient des terres tripèdes.

« Il fait encore nuit chez eux, remarqua Jean.

— Oui, mais l’aube est proche, Puis, Violaine n’a pas encore vu les Éthéraux. Nous ferons halte au-delà de l’Équateur, en attendant le jour.

— Pourvu que nos amis aient pu tenir les Zoomorphes à distance.

— Ils l’ont pu sur la région que nous avions « fortifiée », mais ailleurs, il est trop certain que les Zoomorphes avancent, heureusement avec une extrême lenteur. Il leur faudra quelques centaines de siècles pour envahir toutes les terres que les Tripèdes occupent encore. Je compte que leurs invasions primitives remontent à un temps de l’ordre de millions d’années. Leur marche a d’abord dû être insensible. Elle s’est accélérée de millénaire en millénaire.

— Quelles surfaces appartiennent encore aux Tripèdes ?

— Aux Tripèdes et à leur Règne de pseudo-animaux et de pseudo-plantes, peut-être le huitième de Mars : encore une belle étendue, la surface de Mars n’étant pas loin d’être équivalente à celle de tous nos continents, car il n’y a plus d’océans ici. Et même, assez peu d’eaux de surface sur la plupart des territoires envahis par les Zoomorphes. Quand je dis de l’eau…

— Oui, je sais, une espèce d’eau, dit Violaine.

— Exact, mais dont nous avons appris à tirer de l’eau distillée.