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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/57

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

« Tu m’aimes ? »

Quelque chose l’attirait plus que d’habitude.

« Ardemment », fis-je.

C’était bien un peu faux. Je l’aimais avec calme, mais enfin je l’aimais. L’ardeur reviendrait plus tard.

Les jours suivants, nous visitâmes plusieurs villes, tant à la surface de Mars que dans les cavernes du sous-sol. Cependant, la vie des cavernes dominait : ces cavernes étaient aménagées ingénieusement ; elles se suivaient par centaines, reliées par des couloirs et pourvues de systèmes d’aération créés par les ancêtres lointains.

« Peut-être les hommes aussi finiront dans les cavernes, suggéra Antoine.

— Si, comme sur Mars, les cavernes sont attiédies par des radiations dont nous ignorons encore l’origine, remarqua Jean. Vie assez triste en somme.

— Ils n’ont pas l’air de le trouver. »

Le Chef Implicite ne nous fournit que des indications sommaires.

Depuis longtemps, les Tripèdes ne tiennent plus d’annales, soumis à des règles millénaires, résignés à une décadence que n’accompagne aucune souffrance individuelle. Délivrés de toute guerre, ignorant la haine, incapables de meurtre, leur vie matérielle n’est guère pénible. Aucun surpeuplement. L’invasion très lente des Zoomorphes est compensée par la décroissance automatique des naissances. Ce