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Page:Rosny aîné - Les navigateurs de l’infini - NRC, 1925.djvu/22

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


desquelles la nôtre ne vaut peut-être pas mieux que la conscience d’un crabe.

— Merci pour le crabe ! fit Jean. Je l’admirais dans mon enfance, et je l’ai toujours estimé…

— Cinquante explorations lunaires n’ont rien donné ! reprit Antoine.

— On a mal cherché, peut-être, et peut-être aussi la vie y est-elle incomparable à la nôtre.

— Elle ne devrait pas être incomparable ! grogna Antoine, avec quelque trace d’humeur. La lune réunit les mêmes éléments primitifs que la terre… son évolution fut plus rapide, mais analogue : une souris croît, persiste et disparaît plus vite qu’un rhinocéros… Il fut un temps où la Lune avait des mers, des lacs, des rivières, où elle était emmitouflée d’azote et d’oxygène… Ne le sait-on pas avec certitude ?…