Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/158

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L’accueil que nous reçûmes fut des plus hospitaliers. Selon la coutume de ces peuples, après un délicieux repas, ils nous donnèrent de belles fêtes aquatiques. D’une agilité incomparable et d’une grande résistance à l’asphyxie (bien que ces qualités fussent moins brillantes chez eux que chez leurs rivaux aux yeux planes), leurs évolutions demeuraient pour nous infiniment curieuses. Après tant de fatigues, nous jouissions du calme et au bien-être comme des soldats après une longue étape. Le soir vint, le manteau de la nuit traîna sur la vallée, et Sabine, anéantie, s’endormit contre mon épaule. Or, de ces populations cordiales, des belles eaux crépusculaires, du vaste ciel où s’évanouissaient en fils de coton les dernières fureurs de l’ouragan, il venait une telle quiétude, une si tentante promesse de bonheur, que je résolus de passer la nuit avec Sabine en cet endroit.