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Une monstrueuse avalanche


Saïd et moi parvînmes à tuer une antilope qui fournit une viande noire et coriace ; puis nous nous endormîmes d’un lourd sommeil. Au réveil, nous trouvâmes Saïd très inquiet. Je parvins à le calmer, et nous causions, Oumar et moi, quand notre attention fut attirée par la présence soudaine d’une multitude d’animaux. Ils venaient tous du même point et s’écartaient à la vue du lion, qui poussait par intervalles un long rugissement. Nous ne nous inquiétâmes pas autrement et continuâmes notre palabre. Cependant, un bruit lointain s’élevait. Nous comprîmes alors l’inquiétude de Saïd : sa fine oreille percevait ce bruit depuis longtemps ; notre calme le surprenait, l’indignait presque. Toutefois, il avait fini par m’accorder une sorte de pouvoir mystérieux contre tous périls ; malgré sa nervosité, il