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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/282

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Une des plus tristes conséquences du passage des éléphants fut de nous enlever le moyen de retrouver la trace d’Aïcha, d’Abd-Allah et de Saïd. La caravane des pirates n’avait-elle pas péri dans le désastre ? Notre repos fut court et fiévreux. Vers deux heures du matin, un croissant de lune éclaira notre route. Je me fiai à Oumar pour garder l’orientation. Les Arabes ont, dès l’enfance, l’habitude de se diriger dans le désert ; ils tracent presque d’instinct une ligne droite en se servant de repères qui se confondraient pour un œil inhabile.

Quand le soleil se leva, nous n’avions trouvé nulle trace. Nous fîmes tristement notre premier repas, puis nous repartîmes. Sur des lieues et des lieues, le passage des éléphants était marqué comme devait l’être le parcours des armées d’Attila. À la forêt succéda une nouvelle plaine, puis une région rocheuse. Nous désespérions de voir