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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/288

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ravin, tandis que la pluie des balles nous menaçait plus impérieusement.

— Voilà ! dit Oumar. Ils ont fait le sacrifice de leur vie.

— Ce sont trois hommes perdus.

Et, me courbant sur mon fusil, je tuai net le premier. Les deux autres se cachèrent avec soin et nous envoyèrent cinq ou six balles qui ne pouvaient nous atteindre directement. Nos agresseurs durent se découvrir une ou deux fois ; nous les manquâmes ; ils gagnèrent du terrain. Leur abri était plus sûr que les précédents ; leurs balles devinrent menaçantes. S’ils demeuraient là, embusqués, tout plan d’évasion nocturne s’évanouissait. J’examinai la situation avec cette acuité que donne un grand péril : la tactique qu’ils avaient adopté pour nous rejoindre, nous pouvions la suivre pour aller vers eux, et avec plus de sécurité, car les pentes du ravin se déchiquetaient davantage en approchant du fond. Restait la mitraillade des