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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/312

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raître deux fois, puis reparaître au loin, à l’endroit où j’avais entendu des voix. Je reconnus le sens du courant en faisant flotter une de mes gourdes.

Il était impossible d’arriver, sans le plus grand danger, auprès du campement ; l’espèce de chaussée qui y menait se trouvait exposée à tous les regards ; même en rampant, il eût fallu s’exposer à chaque minute ; le simple choc d’une pierre tombée pouvait éveiller de terribles échos. Mais l’eau est une route silencieuse. Par surcroît, cette route marchait dans la direction des pirates. Je n’aurais qu’à m’abandonner au courant pour m’approcher, presque indéfiniment, d’Aïcha. Cette pensée s’empara de moi avec une telle force que je ne me donnai pas la peine de bien l’examiner. Dévêtu en un clin d’œil, je ne gardai que mon caleçon. Pour être sûr de retrouver mes vêtements, au cas où je jugerais la retraite nécessaire, je les portai jusqu’à l’entrée de la caverne, où je les