indécis… Mais les Ougmar, les Gwah et même les bêtes attendaient la chair qui refait la chair…
Une seconde flèche s’enfonça dans le poitrail, puis Helgvor détacha une sagaie suspendue à son flanc. L’aurochs blessé perdait le sens de la conservation ; il ne songeait plus qu’à anéantir l’agresseur qu’il eût broyé d’un seul coup de ses cornes. Ce fut comme un roc dans l’avalanche.
Helgvor darda la sagaie ; elle entra au défaut de l’épaule ; de douleur et de rage, l’aurochs poussa une clameur égale au rugissement du lion…
Quand la bête géante ne fut qu’à une coudée, Helgvor bondit transversalement et la massue s’abattit. Elle frappa d’abord les vertèbres cervicales, puis elle retomba sur une des pattes d’avant, quelle brisa net. Dès lors, l’homme était le plus fort. Vaine et gauche, la bête tenta plusieurs attaques, qu’il esquivait sans peine.
Il disait :
— Les guerriers et les chiens ont besoin de la chair du grand aurochs.
Il exprimait ainsi, sans qu’il le comprît lui-même, son admiration pour la bête immense, et la mélancolie de l’avoir tuée. Car elle mourait. Ses yeux vastes se couvraient d’une brume ; elle n’attaquait plus, immobile dans le rêve de l’agonie, au bord mystérieux de l’Anéantissement…