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Page:Rosny aine - Helgvor du fleuve bleu, 1935.djvu/89

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HELGVOR ET LES FEMMES

eut l’épaule percée par Glavâ, mais il sauta dans l’enceinte, suivi de Kamr et d’un autre guerrier. Les chiens bondirent ; Glavâ combattait désespérément, Hiolg aidait le loup qui, se glissant à l’arrière, venait de saisir un guerrier à la nuque… D’abord épouvantée, Amhao arrivait à la rescousse.

Kamr et Helgvor se trouvèrent face à face. C’étaient de puissantes machines de guerre, égales par la masse, l’énergie et l’opiniâtreté, disparates par la structure. Avec sa tête cubique, son torse bombé comme le torse des bêtes, Kamr figurait la race des Tzoh, issue des terres volcaniques, tandis que Helgvor, le crâne en carène, la poitrine plate et les jambes longues, était un descendant sans tare des hommes qui vivaient auprès du Fleuve Bleu et des Lacs Verts… La haine des aïeux vivait en eux, les légendes obscures, la mémoire ancestrale et les instincts incompatibles.

Les massues tournoyèrent… Dans ce coin de l’enceinte, où l’espace était libre, Kamr injuriait Helgvor et ses ancêtres ; Helgvor prédisait la vengeance des Ougmar. De la main gauche, chacun tenait une sagaie…

Dans la pénombre, Helgvor était plus clair que Kamr dont la tête se confondait avec la nuit :

— Les Tzoh ont pris vos femmes ! grondait