Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/117

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en proie aux cauchemars du désir, du besoin, de la crainte et de la fatigue.

— Et toi ? cingla la voix criarde de Charles. Qu’est-ce que tu as fait ?

Georges se secoua, comme s’il venait de recevoir une averse sur les épaules. Puis, il répondit :

— Pas grand’chose |

Ce qui fit rire Charles.

— Bah ! toi… tu as le temps ! Ta marche sera lente, mais irrésistible. Et, à propos, que je te remercie… Marie m’a dit que tu avais été très chic… Ça ne m’étonne pas d’ailleurs… De toi, rien ne m’étonne !

La sueur coulait des tempes de Georges. Il pensa : « C’est pourtant vrai qu’il avait confiance en moi et que j’étais le gardien de Marie. S’il savait, c’est lui qui m’accuserait de trahison ! »