Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/116

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gniez alors le contenu bizarre, incohérent mais féerique, du cerveau humain. Quand Georges contemplait votre visage blanc et vos lèvres avivées par le rouge des parfumeurs, qu’il se penchait sur vos yeux que la volupté emplissait de nuages, ou qu’il touchait les êtres innombrables de votre chevelure, qui pourrait dire tout ce qui lui apparaissait en une seule seconde ? Un val enfoui, petite tache verte au creux des montagnes, ou les pays d’argent de l’Himalaya ; un nid d’oiseau oscillant dans les roseaux d’un marécage ou une cathédrale surgie dans le crépuscule et faisant un second crépuscule avec ses verrières ; une petite rue où la mousse et le lichen refont la nature, ou une grande cité en tumulte ; une flaque d’eau dans un chemin creux ou un fleuve trouant la sylve ; un enfant jouant à la marelle ou des foules