Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/174

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jeunes poitrines, il est vaille que vaille un réconfort. Georges l’incorpore avidement à son être : la joie animale se répand avec douceur dans les pertuis ténébreux et monte au crâne où elle réveille tous les paons et tous les rossignols du songe.

— On est mieux qu’en face ! ricane un gros garçon aux yeux de bison.

La souffrance d’hier est perdue au fond des âges. Tout est si paisible que le danger semble à jamais disparu. Les batteries sont bien camouflées, les hommes et les chevaux invisibles au sein des feuillages et des replis. Aucun Fritz sous la nue. Seul, un oiseau de France sille là-haut et garde l’espace. Une tiédeur charitable descend du firmament, circule dans la brise et pénètre la terre verdie…

L’immense tranquillité n’étonne pas