Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roseaux, les sagittaires, les flouves et les joncières. Une mésange boit, les ailes étendues, avec un frémissement de jupe, deux geais s’interpellent d’une voix stridente et l’insecte répand ses armées maléfiques dans tous les défilés de l’herbe, tous les plis des feuilles et toutes les fentes de l’arbre : ses hordes emplissent l’air d’ailes, la terre de pattes fines, ou patinent sur l’eau des petits havres.

Georges connaît les grâces perfides du matin. Il l’aspire, il y recueille les consolations de mythes jamais accomplis ; il s’attarderait en cogitations vagues, si l’odeur du « jus » ne l’attirait vers une réalité presque égale à celle du sommeil.

Ce jus est une combinaison hypocrite dont l’arôme ment et dont le goût déçoit. Mais il est chaud, il est sucré ; pour les