Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/74

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vidu, elle verrait d’une part des temps prodigieux passés dans les sites libres, et d’autre part une période insignifiante où les villes sont nées, où les forêts, les brousses, les savanes ont disparu avec une rapidité inconcevable. Mais aussi, comme l’atavisme sauvage se décèle plus profond que l’autre, jusque dans l’âme des petits enfants ! Que d’échos ont répété le cri mélancolique de Jean-Jacques ! Notre chair est encore mystérieusement intégrée aux sylves, aux steppes, aux bords des lacs, des fleuves et des lagunes.


Ils ne s’arrêtèrent qu’un instant, puis, engourdis de rêves, ils reprirent leur route :

— Est-ce que vous savez prédire le temps ? fait Marie.

— Un peu.