Page:Rossat - Chansons populaires recueillies dans la Suisse romande, 1917, tome 2, 1re partie.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
115

33. Noël.

[Annonciation.]

1.

Une Vierge pucelle de noble cœur,
Priant[1] dans sa chambre(tte) son créateur,
L’ange du ciel descendant sur la terre,
Annonça(nt) de (notre) salvation le mistère.

2.

La Vierge, esbayée[2] de cette voix,
Elle se prit à dire pour cette fois,
Comment pourrait s’accomplir tel[le] affaire ?
Car jamais de nul homme (qui soit) n’eus(se) affaire.

3.

Ne t’ébaye, Marie, aucunement,
Celui qui est seigneur(ie) au firmament,
Son saint esprit te fera apparaître,
D’où tu pourras ton saint enfantement connaître.

4.

Sans douleur et sans peines et sans tourments,
Neuf mois sera[s] enceinte de cet enfant,
Et quand viendras à le poser sur terre,
Jésus faut qu’on l’appelle, roy tout fier(e).

5.

Lors fut tant consolée de ces beaux dits,
Qu’elle pensait quasi être en paradis,
Se soubmettant du tout complaire à luy,
(Luy) disant : voilas l’ancelle[3] (du sauveur) [de]
[Jésus-Christ.

6.

Mon âme, magnifie son créateur !
Mon esprit, glorifie Dieu, mon sauveur I
Car il a eu égard sur son ancelle,
(Que) gloire et honneur m’en fait terre[4] universelle.

7.

Prions le Roy de gloire, c’est Jésus-Christ,
Que tous dans sa mémoire soyons écrit[s],
Et que quand viendra aux dernières nuits,
Qu’ayons son paradis, nos misères (sont) finies.

Amen.

De l’antiphonaire de Courfaivre. — Publié par l’abbé Daucourt dans Archives XII, 131. — Nous avons cherché à rétablir le rythme original.

  1. Lire : pria.
  2. Ebahie, effrayée.
  3. 3 Servante.
  4. Lire : m’ont faite ( ?)