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VOYAGE

1792.
Mai.
»Le lendemain, lorsque le jour parut, je me rendis à la pointe où j’étois allé la veille. Derrière cette pointe je vis une très-petite rivière, fermée à son embouchure par une barre sur laquelle la mer brisoit avec violence. M. Jouvency, ingénieur géographe de l’Espérance, s’avança jusqu’au bord, et goûta l’eau, qu’il trouva saumâtre : je revins avec lui aux canots, et nous nous rembarquâmes pour continuer nos recherches. »

»Voyant que la grande baie dans laquelle nous nous trouvions, ne pouvoit offrir d’asile aux vaisseaux, je me décidai à l’abandonner, pour remplir le second objet de ma mission, qui étoit de visiter un grand enfoncement qui avoit été aperçu dans le Nord-Est de la baie de la Recherche. Nous l’avions vu d’assez près hier matin, et nous espérions y faire des découvertes intéressantes ; je quittai donc sans regret cette côte stérile et inabordable, pour nous diriger vers ce vaste enfoncement. »

»Le vent étoit au Nord et Nord-Nord-Ouest : je fis orienter la voile du canot ; et nous longeâmes une seconde fois la côte que nous avions suivie la veille, afin de nous rendre le plus directement qu’il étoit possible à notre destination. Après avoir doublé le cap Bruny, le vent prit du Nord-Est, et nous fîmes route au plus près du vent. La première bordée nous conduisit près de la côte occidentale de l’ouverture que nous voulions visiter ; la seconde bordée nous permit de nous diriger sur une petite île située en dedans de la pointe orientale de cette ouverture. Le vent