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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/166

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VOYAGE

1792.
Mai.
désiré pouvoir vérifier, si le temps me l’eût permis ; mais au moins peut-on regarder comme assuré que le nombre prodigieux de coupures dont cet amas de terre semble haché, doit offrir un très-grand nombre d’excellens mouillages.

Je prolongeai jusqu’à la nuit la bordée sur l’île d’Abel Tasman que j’ai cotoyée ensuite jusqu’au cap Pillar ; et, après avoir dépassé ce cap, j’ai fait route au Nord-Est pour me rendre à la partie occidentale de la Nouvelle-Calédonie.

Du 29 Mai.
au 16 Juin.
La traversée de la terre de Van-Diémen à la Nouvelle-Calédonie n’offre rien de remarquable. Les vents de Sud-Ouest ont soufflé constamment avec plus ou moins de force jusqu’à notre attérage. J’avois dirigé la route de manière à me trouver sur le méridien de l’île des Pins, dès le trentième degré de latitude, limite ordinaire des vents généraux : mais cette précaution devint inutile ; car nous n’avons commencé à ressentir les vents de la partie de l’Est, qu’après avoir remonté de plus d’un degré dans le Nord de la pointe méridionale de la Nouvelle-Calédonie, et pendant vingt-quatre heures seulement. La seule chose digne de remarque dans cette traversée, c’est le peu de changement qu’a éprouvé la déclinaison de l’aiguille aimantée, depuis le 35.e degré 35’de latitude et le 155.e degré 35’de longitude, où la variation Nord-Est étoit de 12° 21′, jusqu’au 23.e degré 6’ de latitude et au 164.e degré 36’de longitude, où elle étoit de 10° 41′. Dans cet espace, qui comprend 12° 29′ de latitude, et 9° de longitude, la déclinaison n’a varié que d’un degré deux tiers ; mais comme ces différences d’un ou