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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/172

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VOYAGE

1792.
Juin.
étoit dangereuse, plus il étoit important d’y trouver quelque abri : aussi l’avons-nous parcourue avec le plus grand soin et de très-près. Nos recherches ont été infructueuses, et la chaîne de brisans n’a jamais paru être interrompue : une seule fois, étant par 22° 4' de latitude, nous avons remarqué une ouverture ; mais en revenant au vent pour nous en appro­cher , nous avons vu la mer briser avec violence dans l’intérieur d’une espèce d’anse qui fut appelée le Havre trompeur.

Pour lier parfaitement les opérations faites à cette côte, on s’est maintenu toutes les nuits sur les bords, en panne ou à la cape, de manière à relever le lendemain les mêmes points de l’intérieur de l’île et les mêmes caps que l'on avoit vus la veille au coucher du soleil. Je ne saurois donner trop d’éloges au zèle et à l’intelligence de M. Beautemps-Beaupré, ingénieur-hydrographe ; la carte qu’il a faite dans le plus grand détail et avec la plus grande précision, a été terminée en même temps que la reconnoissance de la Nou­velle-Caledonie : il a été secondé par tous les officiers et pilotes du bâtiment. La méthode peu usitée des relèvemens astronomiques, et des mesures de distances angulaires, prises avec les instrumens à réflexion, a été constamment employée : elle donne à ce travail une exactitude qu’on ne peut pas se flatter d’obtenir par les relèvemens à la boussole, qui comparés aux relèvemens astronomiques, nous ont toujours offert de grandes différences.

Les détails de notre navigation le long de cette côte, que nous n’avons pu aborder, apprendront du moins aux