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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/241

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DE DENTRECASTEAUX.

1792. Décembre que la côte doit être vivement battue par la mer, et qu’il est impossible d’en faire la reconnoissance pendant la mauvaise saison : en effet, dès la première nuit, nous éprouvâmes un coup de vent qui nous obligea de mettre à la cape sous les deux basses voiles. La pointe Leeuwin fut placée par 34° 25′ 50″ de latitude, et par 113° 15′ de longitude orientale. Les premières terres dont nous avions eu connoissance dans le Nord-Est, sont celles près desquelles M. de Saint-Alouarn mouilla en 1772. Elles nous parurent séparées de la grande terre, et nous les appelâmes îles Saint-Alouarn.

6. Le 6 à la pointe du jour, le ciel étoit chargé ; les vents souffloient avec force de l’Ouest-Nord-Ouest : nous res­tâmes à la cape. À huit heures le temps s’éclaircit, et nous fîmes route pour aller attaquer la terre et la prolonger ; mais nous ne pûmes prendre notre reconnoissance au point où nous l’avions quittée la veille : cependant la lacune qui existe sur nos cartes, ne doit pas être bien considérable. La nécessité de se porter au large pendant la durée des vents forcés, rend ces interruptions inévitables. L’aspect de la partie de la terre de Nuytz que nous visitâmes dans cette journée, ressembloit à celui de la côte qui avoit été recon­nue la veille : il seroit également dangereux de l’approcher par des vents qui viendroient du large, parce qu’on ne pourroit pas s’en relever. Cependant cette côte, qui n’avoit présenté que de légères sinuosités, commençoit à former des baies profondes, et le sol en étoit moins sablonneux. À six heures du soir, nous découvrîmes une vaste baie à l’ouvert

TOME I
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