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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/84

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VOYAGE

1792
Janvier
du conseil de la régence, qui m’a accompagné jusqu’au gouvernement, au milieu des troupes rangées sous les armes, et au bruit des canons de la place. S’il ne s’agissoit que de politesses personnelles ou de circonstance, je me tairois sur des particularités peu faites pour intéresser et fixer l’attention ; mais comme ces hommages ont été rendus à la nation entière, j’ai cru devoir les publier, afin de resserrer les liens qui unissent les deux peuples et qui n'ont jamais subsisté que pour leurs intérêts communs.

L’officier que j’avois envoyé pour prévenir le gouverneur de notre arrivée, me remit, à son retour, une dépêche que M. de Saint-Félix, commandant la station de l’Inde, avoit fait porter au Cap par une des frégates qui étoient sous ses ordres. Elle contenoit les dépositions de deux capitaines de bâtimens marchands François, qui, pendant leur séjour à Batavia, avoient vu le capitaine Hunter et les officiers de la frégate le Syrius perdue sur l'île de Norfolk. Ces dépositions portoient que le capitaine Hunter et les officiers Anglois venus avec lui de Botany-Bay à Batavia, sur un vaisseau Hollandois, , avoient aperçu, près des îles de l’Admiralty, des pirogues qui avoient donné des signes non équivoques de la communication des habitans de ces îles avec des Européens. Les insulaires aperçus dans ces pirogues, avoient offert à leurs yeux des uniformes et des ceinturons de soldats de la marine de France, qui leur avoient fait juger que ce ne pouvoit être que les dépouilles des équipages des deux frégates aux ordres de M. de la Pérouse. M. de Saint-Félix s’étoit