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Page:Rostand, L’Aiglon, 1922.djvu/144

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FLAMBEAU, froidement.

Passez au large !

METTERNICH, avec un rire un peu forcé, voulant approcher.

Passez au large !Oui… oui… la farce est impayable…
Mais…

FLAMBEAU, croisant la baïonnette.

Mais…Qui va là ?

METTERNICH, reculant.

Mais…Qui va là ?Très drôle !

FLAMBEAU.

Mais…Qui va là ?Très drôle !Un pas, vous êtes mort !

METTERNICH.

Mais…

FLAMBEAU.

Mais…Plus bas !

METTERNICH.

Mais…Plus bas !Permettez !

FLAMBEAU.

Mais…Plus bas !Permettez !Plus bas ! — L’Empereur dort.

METTERNICH.

Comment ?

FLAMBEAU, mystérieusement.

Comment ?Chut !

METTERNICH, furieux.

Comment ?Chut !Mais je suis le chancelier d’Autriche !
Mais je suis tout ! mais je peux tout !

FLAMBEAU.

Mais je suis tout ! mais je peux tout !Mais je m’en fiche !

METTERNICH, exaspéré.

Mais je veux voir le duc de Reichstadt, et…

FLAMBEAU.

Mais je veux voir le duc de Reichstadt, et…Ah ! ouat !

METTERNICH, n’en pouvant croire ses oreilles.

Comment : ah ! ouat ?

FLAMBEAU.

Comment : ah ! ouat ?Reichstadt ? Connaissons pas, Reichstadt !
D’Auerstaedt ! d’Elchingen ! c’est des ducs, c’est notoire ;
Reichstadt, c’est pas un duc : c’est pas une victoire !