Page:Rostand - Chantecler.djvu/105

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Puisque… ce qui viendra… viendra !

LE GRAND-DUC, avec désespoir.

Puisque… ce qui viendra… viendra ! C’est un supplice
Que d’entendre toujours…

LE MERLE, vivement.

Que d’entendre toujours… Tout nuit !

LE GRAND-DUC.

Que d’entendre toujours… Tout nuit ! … Un chant cuivré
Vous rappeler ce qu’on sait être vrai…

TOUS LES HIBOUX, contorsionnés de douleur.

Vous rappeler ce qu’on sait être vrai… Vrai ! — Vrai !

LE GRAND-DUC.

Il chante quand la nuit est encor bonne et fraîche !

CRIS DE TOUS LES CÔTÉS.

C’est un voleur ! — C’est un voleur !

LE GRAND-DUC.

C’est un voleur ! — C’est un voleur ! Il nous empêche
De profiter…

TOUS LES HIBOUX.

De profiter… De profiter ! — De profiter !

LE GRAND-DUC.

… Du bon morceau de nuit qui reste !

LE PETIT-DUC.

… Du bon morceau de nuit qui reste ! Il fait quitter
L’affût près des clapiers !

LE CHAT-HUANT.

L’affût près des clapiers ! Les fêtes carnassières !

LA HULOTTE.

Les sabbats où l’on va sur le poing des sorcières !

LE GRAND-DUC.

Quand il chante, on n’est plus dans son état normal !