Page:Rostand - Chantecler.djvu/222

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LE PIVERT, apparait, hochant son bonnet

« Tiri-Para ! » chante aux roseaux la rousserolle.
Du grec : « Para, le long ». Sous-entendu : « De l’eau ».

Il disparaît.
CHANTECLER, à la Faisane.

Il est coiffé du grec !

LA FAISANE.

Il est coiffé du grec ! Dame ! il a pour calot
Un petit bonnet grec !

Revenant à son idée.

Un petit bonnet grec ! Suis-je tout pour toi ?

CHANTECLER.

Un petit bonnet grec ! Suis-je tout pour toi ? Certes !
Mais…

LA FAISANE.

Mais… Dans ma robe orientale à manches vertes,
Je t’apparais comment ?

CHANTECLER.

Je t’apparais comment ? Comme un ordre vivant
De toujours adorer ce qui vient du Levant !

LA FAISANE, qui commence à s’énerver.

Laisse un peu ton aurore incertaine, et préfère
Celle que dans mes yeux tu es plus sûr de faire !

CHANTECLER.

Je n’oublierai jamais, cependant, qu’un matin
Nous avons été deux à croire à mon destin,
Et qu’à l’heure héroïque où l’amour vient d’éclore
Tu me passais ton or pour l’Aurore !

LA FAISANE, impatientée.

Tu me passais ton or pour l’Aurore ! Ah ! l’Aurore !
Prends garde ! Je ferai des bêtises !…

Elle remonte.
CHANTECLER, sèchement.

Prends garde ! Je ferai des bêtises !… Fais en !