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LA FAISANE.
Hein ?
CHANTECLER, avec un peu d’amertume.
Que d’un effort trop dur une gloire s’achète :
Je vais donc travailler à l’aurore en cachette !
LA FAISANE, s’avançant menaçante derrière lui.
Oh !
CHANTECLER, dans le liseron.
Dès que le bel œil qui m’enivre…
LA FAISANE, s’arrête.
Ah !
CHANTECLER.
Dès qu’elle dort, délicieuse…
LA FAISANE, ravie.
Ah !
CHANTECLER.
Je file !
LA FAISANE, furieuse.
Oh !
CHANTECLER.
Je vais, dans la rosée, au loin, chanter le nombre
De chants qu’il faut ; et quand je sens vaciller l’ombre,
— Oui, quand il ne me reste à frapper qu’un seul chant, —
Je reviens, et sans bruit, vite, me rebranchant,
J’éveille la Faisane en le chantant près d’elle.
Trahi par la rosée ?… Oh ! non,
Il rit.
J’époussette mes pieds tout argentés d’aiguail…
LA FAISANE, derrière lui.
Vous époussetez ?…
CHANTECLER, se retournant.
Ay !…
Dans le liseron.
Non… rien… je… plus tard !… Ay !