Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/207

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Roxane.

Ouvrez… lisez !…

(Elle revient à son métier, le replie, range ses laines.)

Cyrano, lisant.

Ouvrez… lisez !…« Roxane, adieu, je vais mourir !… »

Roxane, s’arrêtant, étonnée.

Tout haut ?

Cyrano, lisant.

Tout haut ?«C’est pour ce soir, je crois, ma bien-aimée !
« J’ai l’âme lourde encor d’amour inexprimée,
« Et je meurs ! jamais plus, jamais mes yeux grisés,
«Mes regards dont c’était… »

Roxane.

"Mes regards dont c’était…"Comme vous la lisez,
Sa lettre !

Cyrano, continuant.

Sa lettre !« …dont c’était les frémissantes fêtes,
« Ne baiseront au vol les gestes que vous faites
« J’en revois un petit qui vous est familier
« Pour toucher votre front, et je voudrais crier… »

Roxane, troublée.

Comme vous la lisez, — cette lettre !

(La nuit vient insensiblement.)

Cyrano.

Comme vous la lisez, -– cette lettre !« Et je crie :
« Adieu !… »

Roxane.

"Adieu !…"Vous la lisez…

Cyrano.

"Adieu !…"Vous la lisez…« Ma chère, ma chérie,
« Mon trésor… »

Roxane, rêveuse.

"Mon trésor…"D’une voix…

Cyrano.

"Mon trésor…"D’une voix…« Mon amour !… »

Roxane.

"Mon trésor…"D’une voix…"Mon amour !…"D’une voix…

(Elle tressaille.)