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Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/209

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C’était vous…

Cyrano.

C’était vous…Non !

Roxane.

C’était vous…Non !La voix dans la nuit, c’était vous.

Cyrano.

Je vous jure que non !

Roxane.

Je vous jure que non !L’âme, c’était la vôtre !

Cyrano.

Je ne vous aimais pas.

Roxane.

Je ne vous aimais pas.Vous m’aimiez !

Cyrano, se débattant.

Je ne vous aimais pas.Vous m’aimiez !C’était l’autre !

Roxane.

Vous m’aimiez !

Cyrano, d’une voix qui faiblit.

Vous m’aimiez !Non !

Roxane.

Vous m’aimiez !Non !Déjà vous le dites plus bas !

Cyrano.

Non, non, mon cher amour, je ne vous aimais pas !

Roxane.

Ah ! que de choses qui sont mortes… qui sont nées !
— Pourquoi vous être tu pendant quatorze années,
Puisque sur cette lettre où, lui, n’était pour rien,
Ces pleurs étaient de vous ?

Cyrano, lui tendant la lettre.

Ces pleurs étaient de vous ?Ce sang était le sien.

Roxane.

Alors pourquoi laisser ce sublime silence
Se briser aujourd’hui ?

Cyrano.

Se briser aujourd’hui ?Pourquoi ?…

(Le Bret et Ragueneau entrent en courant.)