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Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/22

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CYRANO DE BERGERAC.
Une voix, au milieu du parterre.

Coquin, ne t’ai-je pas interdit pour un mois ?

(Stupeur. Tout le monde se retourne. Murmures.)

Voix diverses.

Hein ? — Quoi ? — Qu’est-ce ?…

(On se lève dans les loges, pour voir.)

Cuigy.

Hein ? — Quoi ? — Qu’est-ce ?…C’est lui !

Le Bret, terrifié.

Hein ? — Quoi ? — Qu’est-ce ?…C’est lui ! Cyrano !

La voix.

Hein ? — Quoi ? — Qu’est-ce ?…C’est lui ! Cyrano ! Roi des pitres,
Hors de scène à l’instant !

Toute la salle, indignée.

Hors de scène à l’instant ! Oh !

Montfleury.

Hors de scène à l’instant ! Oh ! Mais…

La voix.

Hors de scène à l’instant ! Oh ! Mais…Tu récalcitres ?

Voix diverses, du parterre, des loges.

Chut ! — Assez ! — Montfleury, jouez ! — Ne craignez rien !…

Montfleury, d’une voix mal assurée.

« Heureux qui loin des cours dans un lieu sol… »

La voix, plus menaçante.

« Heureux qui loin des cours dans un lieu sol… » Eh bien ?
Faudra-t-il que je fasse, ô Monarque des drôles,
Une plantation de bois sur vos épaules ?

(Une canne au bout d’un bras jaillit au-dessus des têtes.)

Montfleury, d’une voix de plus en plus faible.

« Heureux qui… »

(La canne s’agite.)