Page:Rostand - Le Cantique de l’aile, 1922.djvu/32

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« Du château de Chinon j’aperçois la toiture ! »
Alors, elle pressa du talon sa monture,
Droite comme un garçon dans son justaucorps neuf :

Les trois pesants chevaux trottèrent en cadence ;
Et, le six mars de l’an quatorze cent vingt-neuf,
Une aile commença de pousser à la France.

II


LA SECONDE AILE


La France sent pousser une aile à son épaule,
Comme au jour où, touchant du genou les carreaux,
Jeanne offrit un Archange au roi sans généraux.
Et le Ciel vient encor de préciser son rôle :

« Je veux bien te tirer cette fois de la geôle,
Mais la prochaine fois tu scieras tes barreaux ! »
Ainsi parle le Ciel, car il veut des Héros
Et que par le labeur la Victoire s’enjôle.