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Page:Rostand - Le Vol de la Marseillaise, 1919.djvu/118

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XXV

LE TOMBEAU D’ACHILLE



« ... Les Alliés, ayant débarqué dans l’ancienne Troade, s’avancèrent jusqu’au tombeau d’Achille… »

Les journaux.


Il se dresse. Il écoute. Il devine qu’on tente
De délivrer son Ombre. Il tressaille au canon.
Ah ! ces Libérateurs, qui seraient-ils, sinon ?…
Il va donc les revoir après sa longue attente.

Et, splendide, tandis que les Nefs de l’Entente
Bombardent le Scamandre et lui rendent son nom,
Achille, que vient d’éveiller l'Agamemnon,
Sort de sa tombe ainsi qu’il sortait de sa tente.

Mais il pâlit. Des voix viennent du vaisseau creux.
Quoi ! pas un seul mot grec ?… Ah ! c’est plus douloureux
Que de perdre une esclave à la belle paupière !

Et deux marins anglais, de loin, ont aperçu,
Qui rentrait lentement sous sa tente de pierre.
Le grand Fantôme d’or, délivré… mais déçu.