Page:Rostand - Les Musardises, 1911.djvu/289

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Ce jour-là, c’était l’heure où s’enflamment les vitres.
Le grillon, dont l’amour fait chanter les élytres,
Avec le grillon alternait
Comme un berger d’églogue avec un autre alterne.
Déjà le voiturier allumait sa lanterne.
Tout le soir sentait le genêt.

Parfois, de ces garçons passaient qui, sans rien dire,
Glabres, la cigarette au coin de leur sourire,
Vont à pas souples et prudents;
De ces filles riaient, si brunes, sous les branches,
Que, dans l’ombre, on ne peut voir que deux choses blanches :
Leurs espadrilles et leurs dents.

Et j’aperçus venir un vieillard maigre et brusque,
Un de ces paysans dont le regard s’embusque
Sous un béret qui se rabat.
Feignant de ramasser des pompons de platane,
Il trottinait, courbé, derrière un petit âne
Qui portait un sac sur son bât.

L’âne disparaissait sous le grand sac champêtre.
— Au moment où le vieux allait passer peut-être,
Inoffensif et toussotant,