Page:Rostand - Les Musardises, 1911.djvu/291

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Quelle armure est-ce là qui tombe et se bosselle?
La courroie a souvent fait place à la ficelle,
Les boucles n’ont plus d’ardillons.
Quelle est cette rapière?... Oh! comme elle est usée!
La coquille brimballe autour de la fusée!
La garde est veuve de quillons!

Une jambe de fer dont le genou se rouille
En rencontrant le roc un instant s’agenouille ;
Et, de ce fantastique sac,
On croit voir, sur le sol rose de crépuscule,
Tomber un chevalier qui se désarticule
Avec un bruit de bric-à-brac!

La rondache, roulant comme un cerceau superbe,
S’échappe. Un gantelet crispe ses doigts sur l’herbe
Où le rejoint un vieux houseau.
L’âne bondit toujours. Et cependant, à terre,
Une cuirasse a l’air d’un grand coléoptère
Vidé par le bec d’un oiseau.

Enfin, de ce ballot que chaque bond déballe
Jaillit un cuivre étrange, une vieille cymbale,
Une sorte d’astre échancré,