Page:Rostand - Un soir à Hernani, 1902.djvu/33

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Depuis qu’on parcourait les âpres régions
Pour la première fois le convoi faisait halte ;
De sorte que ce fut vraiment — et je m’exalte,
Je parle seul tout haut, je ris ! — ce fut ici
Que la rencontre eut lieu. — Noir village, merci !
Tout à l’heure, en passant, on me montrait une île.
J’ai dit au batelier : « Ta barque est inutile !
Que peut me faire à moi sur quel bout de terrain
Un Haro se rencontre avec un Mazarin ?
Je veux voir Hernani ! C’est là qu’entre les poutres
D’une rue où l’on boit le sombre vin des outres,
Sous une longue bande étroite d’indigo,
Se rencontra l’Espagne avec Victor Hugo !



Je suis un pèlerin. Je viens pour qu’on me montre
Le véritable endroit de la grande rencontre,
Et non pas je ne sais quelle île des Faisans !
— Le siècle, cette année, a de nouveau deux ans. »