Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/223

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Attendent la prière auguste et solemnelle,
Qui réclame d’un dieu la bonté paternelle.
Le pontife s’avance, et dit : "ô tout-puissant,
Dont l’amour se complaît dans un coeur innocent !
S’il est vrai qu’ici bas, la vertu la plus pure
Soit du sexe à tes yeux la première parure ;
Quand de fleurs, à regret tu vois dans les cités
Le vice couronner de coupables beautés,
Tu dois sur tes autels voir avec complaisance
La rose, destinée à parer l’innocence.
Bénis la par nos mains ; et quand de cette fleur
Le tems aura terni la fragile couleur,
Que la vierge du moins, devant toi prosternée,
De ses vertus encor vieillisse couronnée ".
Il dit ; et le chapeau, que ses mains ont béni,
Brille au front de Gilbert attaché par Tourny.
Jeune vierge, sortez. Aux portes de ce temple
Montrez-vous. Tout un peuple attend ; qu’il vous contemple :
Qu’il aime dans vos traits les traits de la vertu.
En revoyant ce front, de gloire revêtu,