Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/235

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Sur sa couche exhaussée aux rayons du midi,
Étale la grosseur de son ventre arrondi.
Tels sont les premiers fruits que la nature enfante,
Alors que poursuivant sa marche triomphante,
Le soleil de ses feux a rougi le cancer.
Que ses feux sont puissans ! L’onde, la terre et l’air,
Par eux tout se ranime, et par eux tout s’enflamme.
L’oiseau de Jupiter, aux prunelles de flamme,
Sur l’aride sommet d’un rocher sourcilleux
S’arrête, et tout-à-coup d’un vol plus orgueilleux,
Chargé de ses aiglons et perdu dans les nues,
Traverse de l’éther les routes inconnues ;
Il s’approche du trône, où la flamme à la main,
Des saisons et des mois s’assied le souverain.
Là, tandis que sous lui roule et gronde l’orage,
De sa jeune famille éprouvant le courage,
Il veut que l’oeil fixé sur le front du soleil,
Ils bravent du midi le brûlant appareil.
Malheur au nourrisson, dont la foible paupière
Dément son origine et refuit la lumière !

Par sa mère en fureur jetté du haut des airs