Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/290

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Le bras de l’Amazone enlève l’étendard.
Privé de tous les siens, dont il pleure la chûte,
Charles seul, sans épée, à tous les traits en butte,
Charles fuit ; et les murs, à jamais raffermis,
Reposent triomphans sous l’ombrage des lys.
D’Hachette et de son nom garde bien la mémoire,
France ! Et si dans Beauvais, encor plein de sa gloire,
Moi, qui jeune aux autels formant un doux lien,
Viens à ce nom sacré d’associer le mien,
Oh ! Si je porte un jour mon filial hommage,
Entretiens-moi d’Hachette, offre-moi son image,
Que j’y puisse attacher mon oeil religieux,
Et couronner de fleurs ce front victorieux !
Quelles fleurs toutefois offrir à sa statue,
Aujourd’hui que pleurant sa vigueur abattue,
La terre voit regner aux célestes lambris
Le lion de Némée et le chien de Procris ?
Ministres de l’été, leur souffle décolore
L’émail, qu’en nos jardins le printems fit éclore ;
Sur ses bras tortueux languissamment penché,