Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/345

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La nerveuse éloquence aux rapides accens
Prêter sa noble audace à la timide histoire,
Et de nos demi-dieux ressusciter la gloire.
Où suis-je transporté ? Quel magique pouvoir
Dans une étroite enceinte à mes yeux fait mouvoir
Les cieux, la terre, l’onde, et tout leur vaste ensemble ?
Je reconnois l’asyle, où le pinceau rassemble
Tout ce qu’il a créé de chef-d’oeuvres nouveaux.
Là, les marbres encor de la toile rivaux,
De nos fameux français éternisant l’image,
Au nom de la patrie acquittent son hommage.
Citoyens d’Albion, ne nous reprochez plus
Que d’un ingrat oubli nous payons les vertus !
D’Angiviller enfin marque leur récompense,
Digne un jour d’avoir part aux honneurs qu’il dispense.
Sous les lambris des rois, c’en-est fait, mes regards
Ont assez admiré les prestiges des arts.
Je vais, de la nature observateur fidèle,
Je vais dans le hameau retrouver leur modèle.
Vers le ruisseau qui fuit en un bocage frais,