Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/142

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Demandent quels combats sa valeur a rendus ;
Il parle, et le récit d’une aussi belle histoire
Fait au plus jeune enfant envier la victoire.
Mais pour quelques guerriers toujours grands dans la paix,
Combien dont le repos avilit les hauts faits !
La foule par ses moeurs dégrade ses services,
Et traîne ses lauriers dans la fange des vices.
Je ne vous noircis point, je peins ce que je vois,
Fils de Mars ; trop long-tems d’une coupable voix
Les muses, à vos piés rampantes, avilies,
Ont flatté lâchement vos honteuses folies :
Le véritable honneur, que vous avez quitté,
Soulève contre vous la sévère équité.
Dites pourquoi trompant et la mère et la fille,
Vous abreuvez d’opprobre un vieux chef de famille :
Pourquoi d’un jeu sans borne affrontant les hazards,
On vous voit dans la nuit, échevelés, hagards,
De vos immenses biens ruiner l’édifice,
Et pour le réparer appeller l’artifice :
Pourquoi l’humble artisan chargé de vos mépris