Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Que de fois, ombragé du pampre d’une tonne,
J’ai fixé de mes yeux doucement attendris
Les champs, où s’égaroit la timide perdrix !
Lorsque vesper les dore, ou l’aube les argente,
Que j’aime à voir les airs et leur scène changeante !

La balance, au milieu du céleste séjour,
Suspend également et la nuit et le jour.
Paisible souverain, le soleil se couronne
De rayons tempérés ; le calme l’environne :
Quel silence ! à ses piés tous les vents ennemis,
Liés par le respect, reposent endormis.
Et l’homme, qui pleurant sa vigueur défaillante
Se traînoit sous le poids de la saison brûlante,
L’homme, libre aujourd’hui du fardeau des chaleurs,
Se relève, et déjà renaît avec les fleurs.
Voyez-le s’indigner de ces jours de foiblesse,
Où son mâle génie oubliant sa noblesse
Dans les bras du repos végétoit engourdi ;
Il s’agite, il a pris un essor plus hardi.
Qu’il est heureux alors, et que la solitude