Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/38

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Scène IV

Duchemin, seul. Je crois, Dieu me pardonne, qu’elle a fait ce geste-là… Si c’était vrai !... si le canut… si madame Duchemin, au mépris des engagements les plus sacrés et de l’article 12 du Code civil !... Oh ! non, non… le vin chaud, la bassinoire, voilà des preuves d’amour conjugal !... Je vois ce que c’est, la Jacqueline m’en veut depuis mon stratagème de la poêle… Décidément, c’est Gambillard, ce pauvre Gambillard !... je le plains de tout mon cœur… Oui, oui, ma femme est vertueuse, et je puis rejoindre sans crainte ma chère Désirée.



Scène V

Duchemin, Jacqueline, les postillons, les filles d’auberge.

Jacqueline
Monsieur Duchemin, voilà messieurs les postillons qui viennent vous remercier de ce que vous voulez leur payer du vin pour leur fête.

Les postillons, saluant.
Monsieur Duchemin…

Duchemin
Comment ! comment ! je paie du vin ?... mais quand je suis arrivé, ils étaient déjà à boire.

Jacqueline
Oui, du rouge…mais ça n’empêche pas le blanc… Bastien, Bastien, du Chablis !

Duchemin, à part
O petit serpent ! Allons, allons, un supérieur doit s’exécuter de bonne grâce. (haut.) Eh bien ! oui, mes amis, je régale du Chablis et de la chanson… je n’oublie pas que, comme vous, j’ai chaussé la botte forte et endossé la pièce d’estomac… en avant la ronde du postillon !

AIR : nouveau de Doche.
Ecoute bien, beau Bourguignon
Le catéchisme du patron ;
V’là la manière
Dont il faut faire
Pour être un parfait postillon.
En avant les bott’s de sept lieues,
L’uniforme et la peau d’mouton ;